Préface 36
par Geneviève Gasse
Dans ce 36e numéro du bulletin, les quatre artistes sélectionnés ont transformé de différents paysages et ambiances l’environnement de LA CHAMBRE BLANCHE. La saison débute avec l’artiste Silvia Camporesi qui s’intéresse à la nature en sillonnant la ville de Québec. Les paysages qu’elle nous présente prennent diverses formes qui juxtaposent la nature à la technologie numérique. La temporalité des médiums employés (le temps de l’image fixe et le temps de la séquence filmique) dévoile des panoramas complexifiés par la transformation qu’en a faite l’artiste. L’idée de la temporalité est aussi présente dans le travail de Pablo Rasgado, second artiste présenté ici, qui explique, dans une brève vidéo, la recherche qu’il a entreprise afin de faire « sortir les fantômes du passé » des archives et des murs du Centre d’artistes. L’auteure Dominique Lepage nous transporte dans une réflexion portant sur l’expérience de l’artiste dans l’enceinte de la galerie. Dans sa réflexion, il est question de la manière dont l’artiste utilise les murs qui deviennent les artéfacts des anciennes expositions, révélant ainsi le passé par les traces retrouvées. Il s’agit là d’une présence temporelle particulière, reliée à l’histoire et à la mémoire du lieu. Takao Minami nous invite, quant à lui, à l’intérieur du road movie en mettant en scène sa propre réalité de marcheur sur la rue Christophe-Colomb qui borde LA CHAMBRE BLANCHE. Il entreprend de nous faire parcourir cette rue de manière à ce que la vidéo prenne la forme de sa démarche, de sa cadence, comme une musique. À travers différents référents cinématographiques, l’auteur Guillaume Lafleur nous interroge sur les rapports que nous entretenons avec le territoire traversé, évoquant les superpositions du trajet parcouru par l’artiste. Pour clore ce bulletin, l’entrevue de Marc Dulude par Pascale Bédard nous laisse entrevoir l’espace idéel de l’artiste. Nous rencontrons sa vision de l’art et de la création. Nous entrons dans un état d’esprit ou le temps de la production et de la réflexion se rencontre en un seul lieu; l’atelier expérimental mis en place par l’artiste lors de sa résidence.
Geneviève Gasse